- démystifier
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• 1948 ; de dé- et mystifier1 ♦ Détromper (les victimes d'une mystification collective, d'un mythe). « Peuple, tu es mystifié. Tu seras démystifié » (Ionesco).2 ♦ Priver de son mystère, de son attrait en montrant sous son vrai jour. ⇒ banaliser, démythifier. — Pronom. « dans les grands États la politique se démystifie » (G. Bouthoul).⊗ CONTR. Mystifier.Synonymes :- éclairer- édifierContraires :Enlever à quelque chose son caractère mystérieux qui lui donnait un...Synonymes :- éclaircirdémystifierv. tr.d1./d Désabuser (qqn qui a été victime d'une mystification, d'une tromperie).d2./d Cour. Démythifier.⇒DÉMYSTIFIER, verbe trans.A.— [L'obj. désigne une chose] Dépouiller (quelque chose) de son caractère mystérieux ou trompeusement embellissant en le montrant tel qu'il est réellement. L'effort de généraliser la connaissance économique contribue à la démystifier (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 593).B.— [L'obj. désigne une pers.] Désabuser (quelqu'un) en lui montrant la réalité telle qu'elle est, l'arracher à sa crédulité causée par une tromperie collective (généralement embellissante) :• ... comme l'écrivain s'adresse à la liberté de son lecteur et comme chaque conscience mystifiée (...) tend à persévérer dans son état, nous ne pourrons sauvegarder la littérature que si nous prenons à tâche de démystifier notre public.SARTRE, Situations II, 1948, p. 306.Rem. 1. Terme enregistré dans les dict. gén. à partir de ROB. 2. ROB. et Lar. Lang. fr. enregistrent démystificateur, trice, subst. et adj. (Celui, celle) qui démystifie. J'ai élevé pour vous tout un troupeau de démystificateurs. Ils vous démystifieront (Ionesco ds ROB., s.v. mystifier).Prononc. :[demistifje], [je] démystifie [demistifi]. Étymol. et Hist. 1. 1948 « détromper quelqu'un » supra ex.; 2. 1957 « priver quelque chose de son caractère mystérieux » (G. Picon ds Mercure de France, t. 330, p. 303 : l'auteur voudrait retrouver un monde nettoyé de l'homme, « démystifié » de toute psychologie et de toute profondeur). Dér. de mystifier; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :9.démystifier [demistifje] v. tr.ÉTYM. 1948; de 1. dé-, et mystifier.❖1 À mesure que dans les grands États la politique se démystifie et que le recours à la force paraît plus hasardeux et plus désastreux, la mentalité féminine plus matérialiste, moins sujette aux impulsions meurtrières (…) moins portée à s'enivrer d'idéologie, se montrerait plus adéquate aux formes nouvelles d'une action politique pacifique.Gaston Bouthoul, Sociologie de la politique, p. 53.2 (1948). Détromper (qqn).2 (…) comme l'écrivain s'adresse à la liberté de son lecteur et comme chaque conscience mystifiée (…) tend à persévérer dans son état, nous ne pourrons sauvegarder la littérature que si nous prenons à tâche de démystifier notre public.Sartre, Situations II, 1948, p. 306.3 Peuple, tu es mystifié. Tu seras démystifié… (Voix de la foule) À bas la mystification… — J'ai élevé pour vous tout un troupeau de démystificateurs. Ils vous démystifieront. Mais il faut mystifier pour démystifier. Il nous faut une mystification nouvelle… (Voix de la foule) Vive la mystification des démystificateurs… Vive la nouvelle mystification ! — Je vous promets de tout changer… Les anciennes mystifications n'ont pas résisté à l'analyse psychologique, à l'analyse sociologique. La nouvelle sera invulnérable.Ionesco, Tueur sans gages, III.♦ Pronominal :4 Pour Ausonius, le grec et le latin sont des œillères confortables. Peut-on sans cesse se démystifier ? Il parcourt, dans ce cabinet où les mains pieuses de sa mère n'ont rien dérangé, des registres, des plans, des brochures diverses.Alain Bosquet, les Bonnes Intentions, p. 42.❖DÉR. Démystifiant, démystificateur, démystification.
Encyclopédie Universelle. 2012.